Les évêques de France se réunissent pour réfléchir à la responsabilité de l’Eglise face aux abus sexuels

À partir de ce lundi 22 février, les évêques de France se réunissent pour une Assemblée plénière sur les abus sexuels qui se tiendra jusqu’au 24 février.
L’Eglise catholique est bien décidée à faire face à sa responsabilité dans le contexte des différentes affaires d’abus sexuels qui font surface depuis quelques années. Du 22 au 24 février, la Conférence des évêques de France organise une Assemblée plénière extraordinaire pour réfléchir à la dimension théologique et pastorale de la responsabilité de l’Église face aux agressions sexuelles.
Les évêques ont déjà engagé plusieurs actions pour éradiquer ce mal et l’étudier avec notamment la création en 2018 de la Commission Indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) présidée par Jean-Mars Sauvé. Cette Commission a pour ambition de recenser les victimes et leurs agresseurs depuis 1950.
L’organisation, qui doit rendre son rapport à l’automne prochain, a enregistré 6 500 témoignages « reçus dans un délai de dix-sept mois alors que toutes les victimes n’ont pas nécessairement entendu l’appel à témoignages ou n’ont pas souhaité y répondre » a déclaré Jean-Marc Sauvé dans Réforme. Il considère que ces résultats viennent confirmer « que les abus sexuels perpétrés au sein de l’Eglise catholique, loin d’avoir été sporadiques, atteignent un nombre tout à fait significatif ».
Alors que les évêques se réunissent dès aujourd’hui pour évoquer ce sujet sensible, une nouvelle victime, un prêtre de 42 ans est sorti du silence. Le père Cédric a décidé de dénoncer publiquement son abuseur présumé, également prêtre, le père Jean-Marc Schoepff. Il fait ainsi partie des neufs personnes qui accusent le prêtre d’agressions sexuelles dans leur adolescence à Nice. L’AFP rapporte que « l’aumônier a été mis en examen et brièvement incarcéré » et qu’il ne « devrait pas être jugé avant 2022 ».
Le père Cédric qui s’est confié à l’AFP a déclaré qu’en tant que prêtre, sa parole « aura peut-être un peu plus de poids ». Il précise que son but n’est pas de se venger mais plutôt « de faire la vérité ».
"Je souhaite faire entendre ma voix auprès des personnes qui doutent encore de ce qu'ils ont pu entendre dans les médias. Je me dis que ma parole aura, comme je suis prêtre, peut-être un peu plus de poids", témoigne auprès de l'#AFP le père Cédric, 42 ans (prénom modifié) 2/ 10 pic.twitter.com/DCk0988s3G
— Agence France-Presse (@afpfr) February 21, 2021
Camille Westphal Perrier
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